Achats en ligne : Quel sexe est le plus dépensier ?

5 décembre 2025

5 %. Voilà la proportion de personnes concernées par le trouble d’achat compulsif à l’échelle mondiale, sans qu’aucune ligne franche ne sépare hommes et femmes. Pourtant, les chiffres des études marchandes racontent une autre histoire, semant le doute sur la réalité de ces disparités. Derrière les écarts affichés dans les habitudes de dépenses, une vérité plus floue s’impose : les comportements diffèrent, mais les conséquences et les enjeux se ressemblent.

La dépense compulsive en ligne : un phénomène qui touche tous les genres

L’achat en ligne s’est installé dans le quotidien des Français. Selon l’INSEE, 89 % des 16-74 ans ont déjà commandé sur Internet en 2023. Les habitudes changent vite, et les profils d’acheteurs aussi. On pourrait croire que le e-commerce reste dominé par les hommes ; la réalité nuance ce cliché. Sur la plateforme suisse Galaxus, la part des clientes a bondi de 17 % en 2014 à 43 % en 2023. La pandémie de COVID-19 a accéléré cette mutation, élargissant l’accès des femmes au shopping en ligne, de géants comme Amazon aux sites de seconde main tels que Vinted et Le Bon Coin, adoptés par près de la moitié des acheteurs digitaux en France.

Le comportement compulsif ne connaît ni frontières ni genres. D’après l’IFOP et Manutan, 56 % des Français achètent régulièrement sur le web, sans qu’un écart massif ne sépare les sexes. Acheter sur un coup de tête, traquer la meilleure réduction, consulter les avis : les habitudes se multiplient et se croisent. Les plateformes adaptent leur offre, jouant sur l’immédiateté, la diversité et la simplicité, qu’il s’agisse de produits neufs ou d’occasion.

Amazon règne sans partage, mais une tendance plus marquée s’installe : la recherche de personnalisation et la montée en puissance de la seconde main, surtout chez les jeunes. Pour eux, rapidité de livraison et procédures allégées font la différence. Les variations de comportement selon le genre subsistent, mais la tentation de la dépense impulsive touche tous les profils.

Femmes et hommes face aux achats impulsifs : quelles différences de comportement ?

Les achats impulsifs s’expriment différemment selon le sexe. En France et en Europe, les hommes représentent environ 61 % à 62 % des acheteurs en ligne, contre 38 % à 39 % de femmes. Mais la tendance évolue, surtout sur les plateformes de seconde main, où la présence féminine s’affirme. Côté panier moyen, les hommes dépensent davantage, surtout pour l’électronique, les articles haut de gamme ou les loisirs sportifs et voyages. Les femmes, elles, achètent plus souvent mais pour des montants unitaires plus faibles, privilégiant la mode, la beauté, les produits alimentaires ou culturels.

Les usages diffèrent aussi selon le support : l’ordinateur reste plébiscité par les hommes, tandis que les femmes investissent massivement le mobile, outil de choix pour l’achat spontané. Derrière l’écran, les stratégies divergent : les hommes vont droit au but, attirés par la nouveauté ou la performance ; les femmes privilégient la lecture des avis, la comparaison, la chasse aux promotions. Un service client réactif et flexible retient leur attention, signe d’une exigence accrue.

Voici comment se répartissent les achats sur Galaxus, illustrant ces comportements :

  • Les hommes privilégient piles, batteries, câbles USB, coques de téléphone ou Lego.
  • Les femmes misent sur l’équipement du foyer, la famille, les couches, la nourriture pour chats ou encore les outils de bricolage.

Le prix s’impose comme le critère central pour tous, mais la rapidité de livraison et la réception à domicile séduisent 84 % des cyberacheteurs réguliers. Les plus jeunes s’orientent vers l’occasion, chacun adaptant sa dépense à ses envies, ses moyens et sa façon de gérer le plaisir d’acheter.

Décryptage des facteurs psychologiques et sociaux derrière la dépense émotionnelle

Dès l’enfance, l’éducation, le contexte social et la famille forgent le rapport à l’argent. Les enquêtes du Crédit Coopératif et de Viavoice le confirment : 67 % des femmes interrogées se sentent compétentes en matière financière, contre 76 % des hommes. L’écart se creuse sur la compréhension économique (27 % des femmes contre 48 % des hommes) et la capacité à négocier sa rémunération (4 femmes sur 10, 6 hommes sur 10).

La dépense émotionnelle sert souvent de soupape face à l’anxiété ou l’incertitude. Pour 20 % des femmes, l’argent rime avec inquiétude, alors que 33 % des hommes y voient d’abord un moyen d’affirmer leur pouvoir. Logiquement, les priorités diffèrent : 71 % des femmes déclarent qu’elles donneraient tout pour leurs enfants (66 % chez les hommes) ; côté amour, 58 % des femmes y consacreraient leur budget, contre 49 % des hommes.

Au-delà des chiffres, la pression sociale et la culpabilité de dépenser pèsent lourd, principalement chez les femmes. 62 % d’entre elles jugent qu’il serait vain de tout dépenser soudainement, contre 53 % des hommes. L’achat en ligne, rapide et dématérialisé, facilite pourtant la tentation. La spirale est connue : une dépense soulage une émotion négative, puis laisse place à la honte ou à la culpabilité, un mécanisme bien documenté chez les spécialistes des addictions comportementales.

Quelques données éclairent la tendance :

  • 82 % des femmes ont pris des résolutions financières pour 2024, contre 74 % des hommes.
  • 26 % des cyberacheteurs intègrent des préoccupations sociales et environnementales dans leur démarche.

Entre désir, contrôle et arbitrage, chacun compose avec ses vulnérabilités, sa capacité à rebondir et ses propres stratégies pour garder la main sur ses finances.

Homme en cuisine regardant son smartphone pour ses achats

Reconnaître et mieux gérer l’achat compulsif : conseils pratiques pour reprendre le contrôle

Identifier un trouble d’achat compulsif n’est pas simple : la limite entre plaisir et automatisme se brouille très vite. L’achat en ligne, accessible en permanence, favorise l’impulsivité. Pour retrouver la maîtrise, il faut commencer par fixer un cadre. Déterminez un budget mensuel, surveillez vos dépenses, et questionnez vos véritables intentions avant chaque commande.

L’analyse fine du rapport à l’argent met en lumière le rôle de la pression sociale, des algorithmes marketing et d’une expérience utilisateur pensée pour pousser à consommer. Une astuce efficace consiste à laisser les articles dans le panier et à attendre 24 heures avant de valider. Ce délai permet de faire le tri entre désir passager et besoin réel.

Pour agir concrètement, plusieurs pistes s’offrent à vous :

  • Mettez en place des alertes budgétaires automatiques : la technologie peut soutenir la maîtrise de soi.
  • Favorisez l’achat réfléchi : comparez, pesez l’utilité, examinez les frais de livraison et la politique de retour.
  • Prenez en compte l’impact environnemental : cette démarche guide aujourd’hui plus d’un quart des acheteurs en ligne.

En cas de perte de contrôle, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) constitue un recours solide. Elle aide à déconstruire les automatismes et à apaiser la honte ou la culpabilité qui accompagnent souvent la dépense excessive. Le service client, sollicité plus fréquemment par les femmes, offre aussi un filet de sécurité pour gérer retours et remboursements, freinant l’engrenage addictif.

La dépense en ligne n’a pas de visage unique. D’un simple clic au panier rempli d’émotions, la frontière s’estompe. Mais à l’heure de la surconsommation, chacun peut choisir de transformer ses habitudes : la prochaine page d’achat reste à écrire.

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